Bujumbura: a 25 ans, Jean est chef d’entreprise
Après un temps de surprise, je demande à Jean de me
montrer le responsable du premier bloc ou seuls les lits sont vendus. Souriant,
il me répond, ‘’c’est moi’’ ; même si j’ai eu du mal à m’adapter au
Kirundi. Mon intention était de découvrir comment un jeune garçon de cet âge
pouvait avoir un si grand hangar de menuiserie. ‘’Moi je ne suis pas menuisier de formation, mais je le fais. Il m’est
difficile de vendre même un lit par semaine car nous sommes nombreux’’, s’inquiète
Jean. ‘’Par ailleurs, je ne suis que locataire et cela me coûte 120 000 FBU/
mois ajoute-il‘’.
Dans son bloc, Jean est le boss, il a deux aides plus âgés que lui. Son
rôle c’est de surveiller le travail fait par ses aides. Ils arrivent à faire 2
à 3 lits par jour. Ici, les lits les moins chers se vendent à 40 mille francs
burundais et les plus chers à 120 mille voire 130 mille francs Burundais
souligne un de ses aides, Yoshua.
De l’autre coté du bloc, Jean et ses amis menuisiers se racontent des
petites histoires de leur enfance pendant que ses aides discutent avec les
agents de l’Etat burundais qui passent chaque matin déposer la facture de la
taxe à payer.
‘’Ils passent régulièrement demander
la taxe alors que ça nous arrive de faire un mois sans qu’un client passe
demander le prix d’un lit’’, s’inquiète
Jean. Avec ce rythme, il arrive difficilement à payer ses deux agents qui, eux
aussi ont une famille. Avec 3 enfants et une femme, Jean espère trouver un
travail plus bénéfique que la menuiserie.
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