Des femmes au champ, des hommes dans des buvettes
Dans des villages du territoire de Nyiragongo et
d’environs, les charges de la famille pèsent souvent sur les femmes.
Celles-ci font les activités champêtres quotidiennement alors que leurs maris
passent la plus part de leurs temps à siroter la bière locale.
Il n’ ya pas longtemps, la population du territoire
de Nyiragongo et celle de Rutchuru viennent d’une crise de guerre qui a coûté
la vie a plusieurs civils, plusieurs biens matériels et de
valeurs. La population est entrain de réadapter la vie à la situation
actuelle où, pour manger il faut peiner, travailler dure pour que les
enfants étudient et pour payer certaines obligations de l’Etat.
Les femmes du territoire de Nyiragongo,
environs 12 km au nord de la ville de Goma sont
courageuses. Elles le savent. Il ne faut pas compter sur son mari. « Mon
mari travaille souvent comme aide maçon dans des chantiers, mais je ne
sais pas ou passe l’argent qu’il gagne. C’est à moi qu’incombent toutes les
charges de la maison » déplore Furaha Muhoza, rencontrée au marché
de Kibumba.
« Mon mari me rend la vie encore plus
difficile. Il rentre presque toujours ivre et plein d’exigences quant aux
repas. Même après une dure journée, on est obligée de puiser de l’eau, faire
la cuisine ,la lessive avant de partir au champ alors que lui reste au
lit »s’insurge une autre femme.
Il n y a pas longtemps, le territoire de Nyiragongo
a été le théâtre d’affrontement entre les forces armées de la
République démocratique du Congo et les rebelles du M23 ; occasionnant
ainsi le déplacement massif des populations vers des sites de déplacés
proche de la ville de Goma, et d’autre au camp de Kanyarutchinya.
La plus part de ces femmes sont sous le choc
de tout ceux-ci. Dans plusieurs villages du territoire de Nyiragongo, les
pauvres dames endurent tout : aller au champ, nourrir les familles,
scolariser les enfants, les habiller…
Ici, la vie reprend peu à peu. Selon Monsieur Joseph
Makundi, responsable du service de protection civile, signale
près des 70% des déplacés qui ont trouvé asile dans le camp de Kanyaruchinya
fuyant les récents combats entre les deux ailes du M23, à 7 kms au nord de
Goma, se sont décidé de retourner dans leurs milieux d’origine dans le
territoire de Nyiragongo. La grande partie des retournés rejoignent des
localités telles que Mutaho et Kibumba, en territoire de Nyiragongo tandis
que d’autres prennent la direction du groupement de Rugari, en territoire de
Rutshuru.
|
Les hommes eux, passent leur temps à siroter la bière
locale et à jouer à la dame ou encore à discuter la politique. Les rares de fois
que les maris accompagnent leurs femmes au camp, il se comporte au petit roi.
C’est le cas de ce couple rencontré le long de la route Kibumba. Une femme
avec un sac de maïs d’environ 30 kg sur le dos, un régime de
banane de 5 kg et de botte de sombé [feuilles de Manioc] sur la tête et
un bébé sur la poitrine. Et devant elle, son mari, avec en main juste sa
machette insouciant et écoutant la musique à la radio.
La tradition s’en mêle
« Cette situation remonte plus loin dans l’histoire. Il est connu que
des lourds travaux sont réservés aux hommes. Mais dans les campagnes les hommes
se limitent a seulement couper des gros arbres dans les champs et les reste du
travail revient a la femme. La conséquence est que la femme est
considérée comme un outil de production » affirme Jonathan Ndaghala,
universitaire et enseignant des cours de sociologie.
Les jeunes filles à peine sorties de la petite enfance, elles commencent à
aider leurs mères. « Au début elles portent les fardeaux sur la tête. Les
charges sont plus légères mais le tassement des vertèbres entames très tôt la
dégradation de leurs état physique » soutien Ericas Maliayamungu un
infirmier rencontré dans une pharmacie.
Ensuite, devenue femmes, elles portent plus de 50kg sur les reins et les
charges finissent par les casser définitivement le dos.
Des organisations des défenses de droits de la femme tentent de
sensibiliser et de lutter contre ces pratiques mais en vain. Et même les femmes
qui endurent cette situation ne son pas prête à dénoncer leurs maris.
« Nous avons la volonté d’aider ces femmes, mais nous nous réservons
de peur d’être accusé de l’ingérence dans leurs vie privée. Il faut
qu’elles soient les premières à dénoncer ce qu’elles endurent » explique
joseph Malikidogo président de la société civile de Lubero. Ces pauvres dames
se résignent comme si c’était normal.
Commentaires
Enregistrer un commentaire