Bunyonyi, le lac aux oiseaux
Une vue du lac Bunyonyi en Ouganda |
De
retour de Kampala en Ouganda, j’ai eu envie de découvrir le lac de Bunyonyi
dont j’avais beaucoup entendu parler. C’est ainsi qu’à Kabale, au lieu de
poursuivre sur Kisoro, je décidais de passer quelques jours au lac de Bunyonyi
au cœur du pays « Rukiga ».
Le
lac Bunyonyi se situe non loin de la frontière rwandaise et les Rukiga sont une
ethnie parmi la centaine que l’Ouganda compte. La langue Rukiga a d’ailleurs
quelques similitudes avec le Ikinyarwanda (à titre d’exemple le lait se dit
« amate » en Rukiga alors que c’est « amata » en Ikinyarwanda
et l’eau se dit « amezi » en Rukiga alors que c’est « amazi »
en Ikinyarwanda).
Le
premier jour, je suis parti dans un des nombreux canaux à moteur, à partir du
village de Bufuka. Ce lac compte pas moins de 29 îles et îlots ce qui en fait
la renommée. Parmi ces îles, j’ai pu aller sur l’île de « Bwama »,
« Bushara » et « la Punition ».
L’île
de Bwama est la plus grande île du lac. Elle abrite une école secondaire
permettant à 157 élèves, parmi les plus démunis de la région d’étudier. Auparavant, cette école était une léproserie
qui permettait de soigner les malades de cette maladie qui était très répandue
au début du XXème siècle. Sur les 157
élèves 47 sont internes. Les autres viennent chaque jour en petites pirogues.
L’école abrite aussi un laboratoire de physique chimie ainsi qu’une ancienne
église anglicane de 1946 et une clinique moderne. Le tourisme est aussi très
répandu et nombreux sont les touristes qui visitent l’école. Ces derniers
laissent parfois une petite contribution qui aide l’école à subvenir aux
besoins des élèves.
L’île
de la Punition m’a rappelé une île du lac Kivu. En effet, c’est sur cet îlot
que les villageois mettaient les jeunes filles enceintes non mariées. Les
pauvres ne pouvaient survivre, l’îlot étant marécageux et tout petit, à moins
qu’un pauvre villageois, sans moyens pour payer la dote, ne la prenne pour la
marier.
L’île
de Bushara abrite de nombreuses espèces d’oiseaux comme le Coliou rayé, le
Loriot de Percival ou le Cormoran très commun ici.
J’ai
été également surprise par l’importance du tourisme autour du lac. On y
dénombre pas moins de 14 hôtels. La plupart offrent des hébergements sous
tentes qui attirent particulièrement les touristes étrangers. Beaucoup
apprécient les paysages mais aussi la spécialité culinaire du lac, l’écrevisse
(une sorte de crustacé d’eau douce).
Avant
de partir, j’ai parcouru les champs autour du lac. On y retrouve tout ce qui est
cultivé au Kivu : patate douce, pomme de terre, banane matoke…
Ici
aussi, les enfants filles et garçons rejoignent les champs après l’école et cela
pour aider leurs parents à couvrir différents besoins quotidiens…
Commentaires
Enregistrer un commentaire