Les postes de charge de téléphones, faute de l’électricité
A l’entrée, un groupe électrogène de
1,5 KV de marque KING MAX entrain d’alimenter le bâtiment. Plusieurs batteries
de téléphones, des radios, quelques ordinateurs, plusieurs dizaines de
téléphones portables entassés sur les étagères et d’autres sur une table qui attendent
d’être chargée. A la partie gauche d’une étagère, des câbles en désordres et des prises couverts de poussière en attente
des téléphones des clients.
Il s’agit de la boutique de charge de
téléphone de Franck MUSHINGI(CQ), le jeune courageux du quartier Carmel(CQ). Il est marié, père des 3 enfants et étudiant à l’Université du CEPROMAD en
première licence de Management.
La Boutique de Mushingi est situés à
Goma, sur la route de Saké (CQ), au Nord-Kivu en République démocratique du
Congo.
Comme beaucoup de gens de la région,
Mushingi, 36 ans, dit que le manque d’électricité est à la base de la création
de sa charge de téléphones dans son quartier Carmel.
Au début, les gens était surpris de
voir une boutique de charge des téléphones publics où tout le monde pouvait
amener son téléphone portable quand il y a coupure d’électricité au quartier.
C’était difficile. Certains n’avaient pas
confiance en moi, mais avec le temps et
ils ont compris que c’était pour leurs intérêts. A-t-il dit.
Mushingi a été inspiré par cette
innovation de charge de téléphone, après avoir été enseignant dans une école
primaire à Bukavu chef lieu de la province du Sud Kivu. Le peu que je gagnais
dans l’enseignement était insuffisant. C’est ainsi que j’ai jugé bon de créer
cette boutique pour subvenir aux besoins de ma famille.
« Il fallait que je crée une
occupation qui va me générer de l’argent
chaque jour » ajoute Mushingi.
Pour instaurer la transparence dans sa
boutique, Mushingi travail avec sa petite sœur. Elle l’aide à écrire le nom, le
post -noms et la marque de téléphone sur des jetons à donner aux clients qui
amènent leurs téléphones à charge, pendant que Mushingi lui se concentre a
brancher leurs téléphones sur de prises.
Suite à la confiance que les habitants
de Carmel lui ont confiée, Mushingi reçoit même les clients venu de quartier
MABANGA(CQ) et NDOSHO(CQ). Ceci dit-il, s’explique par la transparence et l’honnêteté que j’accorde
aux téléphones et autres appareils des
clients que je garde en toute sécurité.
« Charge téléphone Dieu est
Bon » c’est le nom que Mushingi a donné à sa Boutique.
« Ma boutique joue un rôle capital
dans ma communauté. Entre autre celui de permettre aux habitants les plus
démunis de mon quartier et ceux d’ailleurs de n’est pas manquer aux appels
importants de travail, de business car j’ai en été victime un jour. C’est
pourquoi nous faisons payer à un prix pas cher, pour que tout le monde charge
son téléphone chez moi ».
Goma, est une ville où les coupures
d’électricité sont plus fréquentes. Dans les 18 quartiers que compte la ville,
moins de 4 ont l’électricité permanente. L’électricité que Goma reçoit provient
de la ville de Bukavu au Sud-Kivu.
Toutes les cabines installées et qui
alimentent les abonnés de la Société National
d’Electricité (SNEL) ont une puissance
de 40 Mega Walt. Ce qui est insuffisant.
La saleté et la boue collectée vers le
bassin de retenu vers la source d’énergie à Bukavu, obligeraient la SNEL à
arrêter la central chaque matin pour vider cette saleté. Suite à cette coupure,
la SNEL est à deux Mega Walt et cette
capacité et moins suffisante pour
alimenter la ville en électricité.
A Goma, les riches possèdent de
groupes électrogènes et d’autres des panneaux solaires qui leurs permettent de
charger leurs appareils et téléphones portable. Par contre, ceux qui font recours aux charges de
téléphones publics sont ceux qui n’ont pas suffisamment de moyen pour s’en
procurer.
En plus d’augmenter ses propres
revenus, Mushingi a aidé d’autres jeunes de différent quartier à lui emboiter
le pas tout en créant des boutiques de charge de téléphones publics et à
subvenir à leurs besoins.
Ces charges de téléphones portables,
offre l’opportunité de travail à la jeunesse de Goma particulièrement pour ceux
qui n’ont pas eu la chance d’étudier et qui auraient du mal à trouver un
travail rémunéré.
Mushingi a crée sa boutique de charge
téléphone il y a 3 ans. Il fait
payer 100 Fc (0.1$) pour un téléphone, et cela pour 2 heures
maximum au courant de la journée. Il lui
arrive de recevoir 30 téléphones par jour. Ce qui lui permet de gagner 84.000
Fc (93 dollars) par semaine.
Pour charger les téléphones de ses
clients, Mushingi dépense 6 à 7
litres d’essence par jour.
En tout cas mon travail est bénéfique.
Dit Mushingi avec un sourire aux lèvres. Je suis en mesure de payer le loyer de
ma boutique en temps voulu, payer les frais de scolarité de mes enfants et de
prendre ma famille en charge. «Ma boutique me permet de gagner de l’argent
chaque jour ».
Judith BAHATI(CQ) sa sœur, pense que Mushingi est un garçon
courageux. A travers son innovation, il a contribué aux besoins de sa
communauté. C’est bénéfique pour nous
tous !
Avant il arrivait que mon téléphone
soit éteint pendant deux jours par manque d’électricité. Je loupais beaucoup de
business avec mes amis. Mais grâce à Mushingi, je suis en ligne chaque jour. Des fois quand je me
réveil en retard, il m’arrive de faire la queux devant sa boutique uniquement
pour avoir un jeton. Souligne Mbavumoja Samuel (CQ) l’un de ses clients.
« Moi, quand je vais charger mon
téléphone, je le confie toujours à Mushingi, car j’ai confiance qu’il va me le rendre
intact. » dit Nema Shukuru une cliente rencontrée dans la boutique.
Mais certaines personnes ne croient
pas à l’innovation de Mushingi
« Il y a une semaine ils m’ont
donné un téléphone qui n’était pas le mien, disant qu’ils avaient fait une
confusion. Je leur avais fait payer ça. Je ne pouvais pas accepter une telle
chose. a dit un jeune du quartier.
Moi je ne peux pas amener mon
téléphone à des charges publiques. Parce que un jour j’ai envoyé ma fille
récupérer mon téléphone de marque NOKIA dans l’une de boutiques de charge de téléphone, mais curieusement ils avaient changé ma batterie.
C’est du vol tout ça. S’exprime Fatu BAHAVU une femme ménagère.
Par contre, Mushingi ne baisse pas le
bras. Il a traversé beaucoup de difficulté avant d’en arriver là. Il dit qu’il se retrouve entrain de payer des téléphones et des
batteries de ses clients en cas de perte ou de confusion.
Léon MUHETO (CQ) directeur de la
Société Nationale d’Electricité (SNEL) en province du Nord-Kivu, a dit que le
problème des coupures intempestives d’électricité proviennent d’un déficit
régulier d’un total de Trent cinq (35) Méga Walt. Ce qui représente une carence
de 84% ; ceci ne permet pas à la société SNEL d’alimenter toute la ville
en électricité.
Des fois, quand la société
SNEL reçoit 5 ou 6 Méga Walt en provenance de Bukavu ce qui ne pas
suffisant, elle privilégie les hôpitaux,
l’éclairage public et la Régie des eaux(REGIDESO) qui doit donner de l’eau en
permanence à la population.
« La plus belle fille du monde ne donne que
ce qu’elle a » a-t-il dit.
Mushingi ne se laisse pas décourager
Mushingi continu aujourd’hui d’exploiter
sa boutique de charge de téléphone. « Je suis passionné par l’esprit de créativité.
Même si je trouve un autre travail, je ne céderais pas ma boutique de charge de
téléphone.
J’aime ce que je fais car ça me
procure de l’argent chaque minute qui passe. Je me suis fais un
nom ! » Dit-il
Il appel également à la jeunesse de
Goma à n’est pas croiser les bras mais à
créer.
Esther NSAPU
Commentaires
Enregistrer un commentaire