Une maison d’écoute pour les victimes de viol à Nyabibwe
La maison d'écoute de Nyabibwe |
Dans
le territoire de Kalehe, les viols ainsi que les violences sexuelles liées aux
conflits sont un vrai problème dans la zone ainsi que dans toute la province du
Sud-Kivu. Cette situation créée de fortes conséquences psychologiques et
physiques dans les communautés environnantes.
Pour
cette raison, le Comité International de la Croix Rouge (CICR), en
collaboration avec la croix rouge RDC ont procédé au lancement des activités de
la maison d’écoute au profit des victimes de violences sexuelles de Nyabibwe et
environs.
Nyabibwe
est une localité située à une centaine de kilomètres de la ville de Bukavu en
province du Sud-Kivu en République démocratique du Congo.
Pour
soulager le sort des femmes victimes de violences sexuelles, le CICR a donc mis
en place une maison d’écoute pour leur permettre de les écouter et de les
orienter si nécessaire vers une structure médicale dans un délai de 72 heures.
Cette maison d’écoute a un volet psychosocial où les victimes de viol et des
violences sexuelles sont prises en charges psychologiquement enfin de leur
apporter non seulement un appui mais aussi un soulagement à leurs souffrances
et leurs aider à trouver leur propre solution.
les élèves en sensibilisation sur les VS |
Lancée
jeudi, les activités de la maison d’écoute de Nyabibwe sont le fruit d’une
série de sensibilisations sur l’accompagnement psycho-social et médical des
personnes traumatisées plus particulièrement les victimes de viol et de
violence sexuelles. Ces sensibilisations se sont déroulées de porte à porte,
d’une manière publique à travers les théâtres participatifs, et à travers des
ateliers avec plusieurs couches de la communauté entre autres les élèves
finalistes, les enseignants, les motards, les églises et les organisations
locales de défense des droits de l’homme.
La
déléguée Santé mentale et psycho-sociale au CICR Sud-Kivu, Sofia Gimenez, dit
que la campagne de sensibilisation avait pour but
de faire connaitre aux habitants du territoire de Kalehe, la maison d’écoute
qui est une structure d’accompagnement psycho-social et médical aux victimes de
viol et violence sexuelles. « Les communautés doivent savoir que les
victimes de violences sexuelles sont des personnes comme nous et nous ne devons
pas les stigmatiser. Nous référons les victimes vers les structures sanitaires
adaptées en cas de viol dans un délai de 72 heures pour un traitement médical
préventif ».
Interrogé, le responsable de la maison d’écoute de
Nyabibwe Mr Maulizo Papy, a déclaré que depuis l’existence de la maison
d’écoute au mois de juin, 63 victimes ont été enregistrées, parmi elles 37
victimes de violences sexuelles et 26 victimes de viols. Il ajoute que suite
aux campagnes de sensibilisation menées, les victimes viennent des
villages environnants comme Lushebere, Mukisha et même des haut-plateaux.
sensibilisation à travers le théâtre participatif |
« Nous ne cessons de dénoncer ces cas de violences
sexuelles à Nyabibwe. Beaucoup de victimes sont des femmes qui se rendent dans
les marchés tels que ceux de Ziralo ou de Shanje. Cette campagne de
sensibilisation va aider les habitants à ne pas les mépriser ni les stigmatiser
mais plutôt à les accompagner à travers des conseils » a dit Jacques
Kapuli, chef de poste d’encadrement administratif de Nyabibwe.
La maison d’écoute est ouverte de 8h00 à 18h00 tous les
jours et reçoit toutes les victimes indistinctement de leur ethnie, de leur
sexe ou de leur âge.
Esther NSAPU
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